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samedi 18 juin 2011

Victoire de salariés après 3 ans de grève ininterrompue grâce à une caisse de résistance !

C’est probablement le plus long conflit social en Europe : trois années de grève ininterrompue menée par une centaine de salariées espagnoles dans le secteur des services à la personne. Si elles ont obtenu gain de cause, c’est grâce à la « caisse de résistance » mise en place depuis 1976 par leur syndicat, l’atypique organisation basque ELA, qui vient de fêter ses 100 ans. Une arme financière qui a permis de nombreuses avancées et qui se révèle cruciale en ces temps de recul social.


Crédit photo : Fondation Manu Robles-Aranguiz


34 mois. C’est la durée de la grève menée par une centaine de salariées d’un centre d’accueil pour personnes âgées, la résidence Ariznavarra, située à Vitoria-Gasteiz, capitale de la communauté autonome du Pays basque (Euskadi), en Espagne. « Si tu luttes tu peux perdre, mais si tu ne luttes pas, tu es perdue », ont-elles sans cesse clamé. Et pour le coup, elles ont gagné. Ces salariées, astreintes au service minimum, revendiquaient l’amélioration de leurs conditions de travail, notamment salariales, et défendaient leur convention collective remise en cause par le passage en gestion privée. Déclenchée le 18 février 2008, la grève ininterrompue pendant 1.136 jours s’est finalement conclue sur une victoire. Les pouvoirs publics et le gestionnaire du centre, une filiale du groupe espagnol Mapfre – une ancienne mutuelle devenue n°1 de l’assurance privée en Espagne, avec près d’un milliard d’euros de bénéfices par an – ont finalement proposé un accord aux salariées.

Comment ces grévistes ont-elles pu tenir si longtemps sans salaires, face à la pression, avec leur famille à nourrir ? C’est en partie grâce à la caisse de grève mise en place par le principal syndicat basque ELA (Solidarité des travailleurs basques [1]) depuis 1976, et dont peut bénéficier chacun de ses 110.000 adhérents en cas de conflit dur. ELA vient de fêter sa centième année d’existence début juin. Cette organisation atypique, en pointe sur les questions écologiques, est aussi la première force syndicale au Pays basque sud, avec 35,5% des voix aux élections. Plus de 10% du million de salariés basques y est affilié. À titre de comparaison, en France, les huit confédérations réunies peinent à syndiquer 8% des salariés.

Cette réussite ne doit rien au hasard. ELA s’est créé en 1911, à Bilbao. Initialement d’obédience démocrate-chrétienne (à la différence des socialistes de l’UGT et des anarchistes de la CNT), l’organisation s’inscrit dans le mouvement nationaliste basque. Le syndicat est interdit pendant la dictature franquiste et sort de l’ombre à la fin des années 1970 lors de la transition démocratique espagnole.

Une arme de résistance au néolibéralisme

« Au fur et à mesure que notre organisation se reconstruisait, le néolibéralisme s’intensifiait. La coïncidence dans le temps de ces deux phénomènes a forgé le discours et la pratique de notre syndicat », explique son secrétaire général Txiki Munoz [2]. Du coup, malgré une image de « modéré », le syndicat adopte des pratiques radicales en comparaison des autres organisations. « Il y a deux modèles syndicaux, celui qui refuse de cautionner et celui qui accompagne. Celui qui fait du cinéma, et qui joue l’anesthésiste subventionné pour renforcer la léthargie de la société, et celui qui lutte », assène Txiki Munoz. « La protection des salariés, le syndicat est là pour l’assurer. »

La solidarité entre salariés n’y est pas qu’un vain slogan. ELA s’est donné les moyens de la mettre en œuvre concrètement. 25% du montant des cotisations (17 euros mensuels) sont ainsi thésaurisés dans une « caisse de résistance », une caisse de grève qui s’est révélée très utile dans cette région industrielle. En 2010, plus de 5 millions d’euros ont ainsi alimenté cette véritable arme de résistance au néolibéralisme. Cette caisse sert à verser des indemnités aux adhérents qui décident de recourir à la grève. Plusieurs types d’indemnisations sont prévues : normales, d’un montant légèrement supérieures au salaire minimum (633 euros en Espagne), renforcées (900 euros, attribués sur critères) ou spéciales, « pour les grèves dures d’importance stratégique », précise Txetx Etcheverry, un militant du syndicat. Cette dernière équivaut à 65% du salaire, plafonnée à 1.570 euros.

Un secret bien gardé

« La caisse de résistance est un outil stratégique, car elle nous permet d’élever notre niveau d’exigence dans nos négociations, de mener la grève jusqu’à la victoire et de résister économiquement le temps qui sera nécessaire pour gagner », souligne Amaia Munoa, secrétaire générale adjointe. L’argent est investi pour acheter des locaux syndicaux dans des centres-ville, locaux qui peuvent être revendus à bon prix si besoin. Son montant global est tenu secret. Car le syndicat compte sur cette épée de Damoclès pour impressionner le patronat. Et ça fonctionne.

Les conventions collectives en vigueur dans les provinces basques sont en général plus avantageuses pour les salariés que les conventions collectives nationales. « Quand, depuis 40 ans, tu montres ta capacité à tenir des grèves de plusieurs semaines, de plusieurs mois ou même de plusieurs années, au moment de négocier sur les salaires ou la réduction du temps de travail, tu bénéficies d’un tout autre rapport de force », sourit Txetx Etcheverry. Quand un conflit social se conclut favorablement, ce sont tous les salariés qui en profitent, car la crainte a changé de camp.

Un syndicalisme de contre-pouvoir

De quoi faire réfléchir les autres grandes organisations syndicales européennes. En France, seule la CFDT s’est dotée d’une « caisse nationale d’action syndicale », représentant quand même 137 millions d’euros. Reste à savoir quelles revendications ou quel conflit stratégique ce magot soutiendra. Pendant le mouvement sur les retraites, à l’automne, face à l’afflux de dons pour soutenir les secteurs en grève, la question de créer de telles caisses a également fait débat, au sein de la CGT ou de l’Union syndicale Solidaires. Sans autre résultat pour l’instant. Comme si le mouvement syndical hexagonal ne voulait pas se donner les moyens d’inverser le cours des dégradations sociales.

L’originalité du « syndicalisme de contre-pouvoir » expérimenté par ELA ne s’arrête pas là. Il s’inscrit pleinement dans le mouvement altermondialiste, participant aux différents forums sociaux mondiaux. Il a mené campagne au sein de ses fédérations pour inciter ses adhérents à limiter l’utilisation de la voiture, en privilégiant la marche, le vélo ou les transports collectifs pour se rendre au travail. Et, ne tombant pas dans le piège du chantage à l’emploi, se permet même de s’opposer à de grands chantiers de construction jugés insoutenables. « La planète a ses limites, si nous ne le prenons pas en compte, si nous ne commençons pas à changer les choses, alors, c’est sûr, on perdra des emplois et nos conditions de travail iront en s’empirant », explique Mikel Noval, du syndicat. Un discours et des pratiques que l’on aimerait voir franchir les Pyrénées.
Ivan du Roy

Pour plus d’informations, voir aussi le site de la Fondation Manu Robles-Aranguiz (en français), créé par ELA, et la vidéo (en français) présentant le syndicat].

Notes

[1] Eusko Langileen Alkartasuna
[2] Dans une vidéo réalisée par l’Institut Manu Robles-Aranguiz, du nom d’un député basque, cofondateur du syndicat ELA et fidèle à la République pendant la guerre civile espagnole.
http://www.bastamag.net/

Source : http://actualutte.info/?p=4545

lundi 30 mai 2011

Compte rendu de l’AG du 30/05/11 à Bordeaux




15:00 BAYONNE - Campement permanent place Chaho-Pelletier
15:00 LYON - Campement permanent Place Bellecour
17:00 LE HAVRE, Préfecture
17:00 CHALON Place de Beaune
17:00 GRASSE Cours Honoré Cresp
17:00 SAINT ETIENNE Marches de l’hôtel de ville
17:00 St-Julien Molin-Molette (42), place Tahrir
18:00 CLERMONT FERRAND, Place de Jaude
18:00 MILLAU Place du marché
18:00 MONTPELLIER Place la Comédie à l’esplanade
18:00 Aix-en-Provence, place de la Rotonde
18:00 AMIENS Place Gambetta
18:00 La Roche Sur Yon - Place Napoléon
18:00 MARSEILLE Place Thiars (devant le journal la Marseillaise)
19:00 BORDEAUX, Place de la Victoire
19:00 BREST, Place de la Liberté
19:00 PERPIGNAN Place République
19:00 RENNES Place de la Mairie
19:00 STRASBOURG Place de la République
19:00 TOULOUSE Place du Capitole
19:00 TOURS Place Anatole France
19:00 GRENOBLE, Place Victor Hugo
19:00 PARIS, Place de la Bastille
19:00 LILLE - Métro république beaux arts
19:00 POITIERS - Marché Notre-Dame
19:30 NANCY Place Maginot
20:00 PAU Place Clémenceau
Une quinzaine de personnes du mouvement se sont joint au rassemblement de 18h devant la Préfecture pour réclamer l’obtention d’un visa pour Issoufou, étudiant en 1ère année de BTS, expulsé le 24 mars (http://resf33.free.fr/spip.php?article465 ).

Heure de début de l’AG : ~19h20

Environ 120 personnes se sont réunies ce soir (comptage effectué à 20h).

Discussions diverses / Témoignages :

* Echange sur le thème de la démocratie : nécessité de se prendre en main et de montrer aux politiques que le peuple peut se prendre en main.

* Nouvelles du mouvement de Rennes : Pour eux, la meilleure solution est d’occuper la place publique pour une meilleure visibilité et favoriser les échanges. Ils organisent des actions symboliques (bruits, chants, …). Les demandes sont différentes des espagnols. Il faut qu’on les rejoigne mais qu’on crée d’autres demandes.

* Intervention d’une enseignante assistant pour la 1ère fois à l’AG : « Est-ce que vous lancez un mouvement de réflexion ou d’action sur des problématiques précis ?»
Les AG ne sont pas uniquement un lieu d’expression. Nous nous réussissons en 3 commissions avec pour objectif de construire une alternative, de reprendre ici la démocratie qu’on nous a volé, « trouver » une sortie de crise (sociale, économique, …) .

* Au courant hier de l’existence du mouvement sur Bordeaux […] mouvement de réflexion politique […] sur le tract, le point sur les centrales nucléaires me touche […] 

* Faire un manifeste pour dire ce que nous sommes et ce que nous faisons. Le mouvement espagnol est spontané, apolitique et contre la crise.

* J’écris, je change, j’appartiens à l’asso « les p’tits gratteurs » (http://lesptitsgratteurs.blogspot.com/). La culture est prise en otage et il est difficile de vivre en tant qu’artiste. 

* Pas d’accord avec un terme : apolitique. Le mouvement est apartidiste mais surtout pas apolitique.

* Précision : le mouvement est politique, juste apartidiste. On est la pour construire, pas à priori pour ou contre. On gagne tous à écouter ce que dit l’autre.

* Réflexion sur un outil pour laisser des commentaires / appréciations sur les revendications

* Ne pas se couper d’une partie de la population en utilisant uniquement internet.

* Rapide échange sur la souveraineté de production des monnaies.

* Proposition de constituer 3 commissions :

- une commission de communication aux médias
- une commission pour faire des tracts et des affiches
- une commission pour distribuer les tracts

* Un journaliste de la radio « la clé des ondes » (http://www.lacdo.org/) demande à suivre le mouvement. Il nous invite également à contacter les autres mouvements militants de Bordeaux afin de regrouper ces mouvements pour faire masse. Il nous informe de la possibilité de parler tous les lundis en direct sur la radio.

*Une journaliste de With-FM a fait 2 interview sur le mouvements des indignés

* Une école va fermer, baisse de 8% des effectifs, les classes surchargées vont fermer. Il existe d’autres luttes et il faut créer des réseaux avec ces mouvements.

* Proposition de relever une liste des mouvements locaux et de tout ce qui nous indigne au niveau local à Bordeaux.

* Le milieu associatif va très mal dans les mouvements alternatifs, problèmes de chômage, précarité. L’important c’est d’agir et de se mettre en collectif. On peut perdre beaucoup de temps à discuter.

* Contacts à Bayonne et Toulouse pour partager, échanger. Nous pouvons accéder au Facebook « France » afin de communiquer nos infos.

* Garder une éthique, garder la place propre, pas de drogues, pas d’alcool.

* Le manifeste doit être rédigé au féminin et au masculin.

Rédaction du manifeste

Après quelques échanges sur la façon dont nous pourrions procéder afin de rédiger le manifeste en AG plénière, un atelier est proposé afin de regrouper différents mots clés afin de définir les grandes lignes.
.
3 grandes feuilles de « paperboard » sont placées au sol avec pour titre :

* Qui sommes-nous ?
* Que faisons-nous ?
* Que voulons-nous ?

Chaque participant à l’AG reçoit un « post-it » et y inscrit un mot clé qu’il dépose sur la feuille de son choix. Chaque mot-clé est ensuite regroupé par thème,  lu puis validé par un vote.

Liste des mots clés retenus par l’AG :

* Qui sommes-nous ?
Indignés, solidaires, peuple, apartidiste, citoyens, conscience sociale, libre, diversité

* Que faisons-nous ?
Révolution, créer, autogestion, construire, pacifique, réfléchir, nous voulons nous battre pour un monde meilleur

Après lecture des mots-clés de « que voulons-nous », l’AG a décidé de reporter le vote de ces mots-clés au lendemain.

* Proposition de pique-nique pendant l’AG acceptée.

Fin de l’AG à 21h30.

Prochaine AG le mardi 31 mai à 19h00 place de la Victoire. Pensez à amener de quoi grignoter !