La contestation monte. On la sent dans l’air. Les antisystèmes commencent à fourbir leurs armes. La bataille aurait-elle déjà commencé? En tout cas une marche sur l’Elysée est organisée le 1er mai. Pour la première fois. Par Thomas Jamet...
Un excellent article dans le dernier exemplaire du très bon magazine Usbek & Rica nous propose une visite dans les rangs des antisystèmes. Le reportage révèle une cartographie passionnante de tous les extrêmes, de l’Islam radical aux cathos ultras en passant par les écolos rebelles… ainsi qu’une passionnante interview de Jacques Attali citant un dirigeant européen dont il ne souhaite pas révéler l’identité, qui lui aurait confié «si un leader populiste émerge, il prend le pouvoir en 3 mois».
Le constat, est il est vrai assez frappant: partout la contestation monte, des révolutions arabes en passant par les Tea Parties aux Etats-Unis… jusqu’en France où la contestation se transforme en action. L’acte de vandalisme commis ce week-end sur l’œuvre Piss Christ d’Andres Serrano est révélateur de la cristallisation et de la transformation en action violente de revendications jusqu’à présent formulées du bout des lèvres. Des catholiques traditionalistes qui se transforment en délinquants, menaçant et frappant des gardiens de musée. L’image est frappante.
Dans un autre camp, la révolte est tout aussi planifiée et organisée. En marge du traditionnel défilé du 1er mai, une marche sur l’Elysée est prévue. L’idée est claire : faire marcher des milliers de personnes sur le Palais, et faire tomber le régime. A l’initiative du mouvement, l’organisation «Opération Révolution France», dont le groupe facebook compte déjà 10 000 personnes. Des initiatives sans aucun doute dans l’air du temps si on en croit les déclarations de candidats à la Présidentielle comme Jean-Luc Mélenchon: «c’est une certitude qu’une révolution aura lieu en France. La question est : quand est-ce qu’elle aura lieu ?».
Il est intéressant de se rendre compte qu’il n’y a pas qu’en France que la contestation monte. Au Royaume-Uni récemment plus de 500 000 personnes ont défilé le 26 mars dernier contre les mesures d’austérité prévues par le gouvernement. Un mouvement qui fait écho avec les menaces proférées par l’anarchiste et néanmoins professeur d’anthropologie Chris Knight, qui vise le mariage de Kate et William le 29 avril prochain en proposant un ensemble d’actions dans la rue le jour de la cérémonie afin de faire en sorte de le faire annuler.
Certains de ses partisans suggèrent la prise de la voiture nuptiale en embuscade, d’autres de brûler un immense cheval de bois plein d’effigies du prince et de sa fiancée. Knight, quant à lui, propose une «orgie carnavalesque» avec une manifestation géante de manifestants nus, monopolisant ainsi les forces de police et obligeant les pouvoirs publics à annuler ou reporter la cérémonie. Une initiative d’ailleurs assez proche d’un happening et du situationnisme. Le personnage et le masque de «V Pour Vendetta» utilisés par les manifestants du 1er mai en France sont d’ailleurs tout aussi décalés et arty et peuvent rappeler les actions de l’Internationale Situationniste, mouvement né dans les années 20.
Mais à Londres comme à Paris, au-delà du symbole et de la représentation, l’action et la violence latente sont bien là. Rappelons que ce sont les deux pays à avoir décapité leurs monarques (Charles 1er en 1649, Louis XVI en 1793). Peut-être sommes-nous bien en route vers une contestation majeure. Une révolte ou une révolution? Réponse le 1er mai, et peut-être en 2012…
Thomas Jamet – NEWCAST – Directeur Général / Head of Entertainment & brand(ed) content, Vivaki (Publicis Groupe)
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