dimanche 19 juin 2011

#FrenchRevolution Emmaüs appel à "Entrer en résistance" !!!



À l’occasion du 12e salon Emmaüs, dimanche à Paris, Christophe Deltombe, président d’Emmaüs France, lance un appel à la "résistance" 


Pourquoi êtes-vous en colère?
On a l’impression d’être un peu méprisé. Des associations comme la nôtre apportent à la société ce que l’État n’apporte pas. Or, plutôt que de nous aider, celui-ci nous met des bâtons dans les roues. Les propos de Laurent Wauquiez, le mois dernier, sur l’assistanat relèvent d’un discours de culpabilisation des gens en situation de pauvreté proprement stupéfiant. 

Comment ce désengagement se concrétise-t-il?
Non seulement il manque toujours, en Île-de-France, 15.000 places d’hébergement, mais le plan qui avait prévu la construction de 500.000 logements s’arrête. Autre exemple : en 2010, on avait 520.000 contrats d’insertion ; cette année, il n’y en aura plus que 440.000. Nous sommes d’accord : il y a un déficit à résorber. Mais est-ce vraiment du côté des plus pauvres qu’il faut prendre l’argent?

"J’en veux au gouvernement"

Ces difficultés se ressentent-elles dans les communautés Emmaüs?
Actuellement, dans la communauté de Dunkerque (Nord), on a plusieurs familles de Roms qui ont été évacuées d’un terrain privé mais qui n’ont pas été relogées. Les pouvoirs publics ont dit qu’ils n’avaient pas de solution et se sont contentés de les orienter vers nous. Ce n’est pas tolérable. L’État doit absolument répondre aux besoins essentiels des personnes. À cela s’ajoutent des descentes de police dans nos structures pour interpeller des sans-papiers, et même des inspections dans nos camions, comme si l’on était des filières. Il faut avoir un minimum de retenue. 

Que préconisez-vous alors?
Il faut entrer en résistance. Le repli sur soi, la peur de l’étranger, la stigmatisation sont des vieux réflexes dangereux. C’est le principe de solidarité qui prend un coup, il y a donc matière à crainte et à colère. Nous sommes dans une société marquée par un individualisme qui s’accroît et que l’on ne combat pas. J’en veux au gouvernement, mais aussi à tous les décideurs en général, notamment du monde économique, qui pourraient s’investir davantage. Il y a encore un peu d’esprit d’entraide et de solidarité en France : la chasse aux Roms de l’été dernier a indigné beaucoup de monde. Notre cri de colère est donc en même temps une invitation à se réveiller. 

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