Sa manifestation ouvertement islamophobe interdite, l’extrême-droite radicale avait quand même maintenu son appel national à rassemblement ce samedi. La mobilisation antifasciste et antiraciste était donc également maintenue, malgré la pression de la préfecture et de la presse pour faire passer cette journée comme une simple « guerre de clans ». Les violences racistes perpétrées ensuite à St Jean, jamais vues jusqu’alors, montrent que la mobilisation nécessaire à Lyon contre l’extrême-droite doit devenir massive et se diversifier, plus qu’elle ne l’est aujourd’hui.
Retour et photo sur une journée sombre et mouvementée.
Retour et photo sur une journée sombre et mouvementée.
Mise à jour dimanche 15/05 11h : Samedi soir, après leur pogrom dans le vieux lyon (voir récit ci-dessous) les nervis participant au rassemblement identitaire se sont livrés dans les pentes de la Croix-rousse à de multiples ratonnades, attaquant les lieux alternatifs, bars du quartiers, et surtout de nombreuses personnes, souvent au hasard. Selon nos sources près d’une dizaines de personnes sont encore hospitalisées suite à ces violences, certaines dans un état grave.
Par ailleurs nos camarades sont toujours en Garde à Vue. Un Rassemblement de soutien a lieu aujourd’hui à partir de 13h devant le commissariat de 2e arr. 47 rue de la Charité. Un point info aura également lieu en début d’après midi au Salon du livre Libertaire
Lyon est depuis un peu plus d’un an un enjeu pour l’extrême-droite radicale. Les réseaux identitaires et néo-nazis cherchent tout deux à y poursuivre leur implantation et à s’y pérenniser dans le paysage politique. Agressions multiples et ouvertures de locaux fascistes ont planté le décor depuis plusieurs mois déjà.
Samedi 14 mai le Bloc Identitaire et son émanation locale, Rebeyne, ont tenté d’exprimer dans la rue leur obsession xénophobe et leur désir d’une Europe blanche en organisant une « manifestation des cochons » islamophobe [1]. Suite à son interdiction par la Préfecture et la médiatisation qui a suivie, les identitaires se sont présentés en victimes et ont tenté, avec un rassemblement pour la « liberté d’expression » (sic) d’en faire un symbole national, voire international [2].
Les Identitaires se sont donc retrouvés à 14h30 pour un rassemblement statique sur la place St Jean, pour l’occasion bouclée par les flics. Le rassemblement se voulait très « communiquant » et les tenues « sapin de noël » avaient beau être interdites, la façade n’a guère tenu longtemps. Les cranes rasés y étaient nombreux et l’islamophobie à très rapidement pris le pas sur les slogans plus policés que désiraient imposer les identitaires. D’autant plus que ces derniers partageaient la place et la manifestation avec leurs frères ennemis du Bunker Korps Lyon et autres néo-nazes. Les slogans à tonalité nazi ont d’ailleurs été légion à st jean cette après-midi. Leur faiblesse numérique (moins de 400) malgré une mobilisation internationale, montre clairement que les tensions internes à l’extrême-droite empêche encore la communication des identitaires de faire recette.
Pendant ce temps la manifestation antifasciste, opposée à la présence des fachos dans les rues de Lyon mais protestant également contre la présence des deux locaux d’extrême-droite [3] et les nombreuses agressions de ces derniers mois se met en place dès 14h sur la place des Terreaux.
La manifestation, d’environ un bon millier de personnes lors du départ, plus par la suite, composée de nombreux cortèges et collectifs de gauche et d’extrême-gauche malgré une proportion marquée de militants libertaires, a ensuite pris le chemin de Bellecour sous les slogans antifascistes. Arrivée sur place, une prise de parole a eu lieu devant le Veilleur de Pierre [4].
Le cortège a ensuite repris son chemin, glanant des manifestants au passage, en perdant d’autres sous la pluie, jusqu’à la Guillotière puis, via l’avenue de Saxe, la préfecture et la place Guichard. Tout le long du parcours les cortèges vivant se répondait par slogans, contre le racisme d’état, contre la présence fasciste et la xénophobie ambiante :
« Le fascisme c’est la gangrène, on l’élimine ou on en crève »
« Alerta, Alerta, Antifascista ! »
"Pas de fachos dans les quartiers,
pas de quartier pour les fachos"
Après quelques prises de paroles les groupes se dispersent vers 16h, certains prenant le métro ou rejoignant la Guillotière, alors qu’un groupe de quelques centaines repart en cortège en direction des pentes de la Croix-Rousse. Quelques voitures et fourgonnettes de police ont suivi le déplacement à distance, cette dernière semblant s’habituer à ce que les libertaires rentrent de manifestation en cortèges sauvages, tant mieux.
Pendant ce temps les fachos, partis de leur rassemblement, remontent les rues en direction de la Croix-Rousse, dans l’idée de casser de l’antifasciste et probablement d’investir ce quartier symbolique de la résistance. Un groupe d’antifascistes sans connaitre ce mouvement se sont dirigés vers St Jean : la rencontre a lieu au milieu du pont qui enjambe la Saône entre St Paul et Terreaux. Affrontement bref mais violent, puisque la police s’y jette immédiatement, coinçant une partie des antifascistes entre eux et les fachos. Quatre de nos camarades ont été arrêtés à cette occasion , la mobilisation s’organise pour les soutenir.
Explosion de violence raciste à St Jean !
Repoussés dans le Vieux Lyon, les identitaires et autres néo-nazis, énervés, se mettent à y casser les devantures des kebabs et autres commerces tenus -ou supposés être tenus - par des immigrés. Plusieurs personnes ont été agressées. Ce déchainement ouvertement raciste, digne d’un progrom, ne semble pour l’instant pas être diffusé dans la presse. La police interviendra dans la foulée, interpellant plusieurs dizaines de nervis d’extrême-droite (de 50 à 80 selon les sources).
Le masque de communication des identitaires est donc bien tombé aujourd’hui, malgré leurs ballons rose bonbons, puisque leurs troupes ont montré leur visage xénophobe, violent et viriliste.
Si c’est une réussite pour une manifestation antifasciste de réunir un bon millier de personnes, sous la pluie battante, la gravité des faits dénoncés depuis des mois par les différents collectifs devrait déclencher une mobilisation plus grande. Le racisme d’une telle marche des cochons aurait dû mobiliser une partie beaucoup plus importante de la population lyonnaise, pour faire comprendre que Lyon est et restera une ville de la diversité
La pression de la préfecture et de la presse locale toute la semaine sur la manifestation antifasciste et antiraciste, la faisant passer pour une simple et bête mobilisation à l’extrême opposé a quand même, malgré la peur des violences, réussit à mobiliser. Mais cette mobilisation doit maintenant, à la vue surtout des violences dans les rues de St Jean, après celles dont les militants de gauche ont été les victimes ces derniers mois, alerter l’ensemble des lyonnais-e-s sur le danger que font peser ces groupes sur notre ville.
D’autres formes de luttes restent à penser pour que ces violences ne se reproduisent jamais, pour que ces appels racistes cessent, pour que les habitant-e-s proches des locaux néo-fascistes ne subissent pas la loi du silence face à ce climat délétère.
Ce combat, s’il est celui des « antifascistes », est aussi celui de toutes les personnes visées par cette politique de la haine et de toutes les personnes qui la refusent.
Organisez-vous, organisons-nous !
A Lyon le racisme ne passera pas !
Par ailleurs nos camarades sont toujours en Garde à Vue. Un Rassemblement de soutien a lieu aujourd’hui à partir de 13h devant le commissariat de 2e arr. 47 rue de la Charité. Un point info aura également lieu en début d’après midi au Salon du livre Libertaire
Lyon est depuis un peu plus d’un an un enjeu pour l’extrême-droite radicale. Les réseaux identitaires et néo-nazis cherchent tout deux à y poursuivre leur implantation et à s’y pérenniser dans le paysage politique. Agressions multiples et ouvertures de locaux fascistes ont planté le décor depuis plusieurs mois déjà.
Samedi 14 mai le Bloc Identitaire et son émanation locale, Rebeyne, ont tenté d’exprimer dans la rue leur obsession xénophobe et leur désir d’une Europe blanche en organisant une « manifestation des cochons » islamophobe [1]. Suite à son interdiction par la Préfecture et la médiatisation qui a suivie, les identitaires se sont présentés en victimes et ont tenté, avec un rassemblement pour la « liberté d’expression » (sic) d’en faire un symbole national, voire international [2].
Les Identitaires se sont donc retrouvés à 14h30 pour un rassemblement statique sur la place St Jean, pour l’occasion bouclée par les flics. Le rassemblement se voulait très « communiquant » et les tenues « sapin de noël » avaient beau être interdites, la façade n’a guère tenu longtemps. Les cranes rasés y étaient nombreux et l’islamophobie à très rapidement pris le pas sur les slogans plus policés que désiraient imposer les identitaires. D’autant plus que ces derniers partageaient la place et la manifestation avec leurs frères ennemis du Bunker Korps Lyon et autres néo-nazes. Les slogans à tonalité nazi ont d’ailleurs été légion à st jean cette après-midi. Leur faiblesse numérique (moins de 400) malgré une mobilisation internationale, montre clairement que les tensions internes à l’extrême-droite empêche encore la communication des identitaires de faire recette.
Pendant ce temps la manifestation antifasciste, opposée à la présence des fachos dans les rues de Lyon mais protestant également contre la présence des deux locaux d’extrême-droite [3] et les nombreuses agressions de ces derniers mois se met en place dès 14h sur la place des Terreaux.
La manifestation, d’environ un bon millier de personnes lors du départ, plus par la suite, composée de nombreux cortèges et collectifs de gauche et d’extrême-gauche malgré une proportion marquée de militants libertaires, a ensuite pris le chemin de Bellecour sous les slogans antifascistes. Arrivée sur place, une prise de parole a eu lieu devant le Veilleur de Pierre [4].
Le cortège a ensuite repris son chemin, glanant des manifestants au passage, en perdant d’autres sous la pluie, jusqu’à la Guillotière puis, via l’avenue de Saxe, la préfecture et la place Guichard. Tout le long du parcours les cortèges vivant se répondait par slogans, contre le racisme d’état, contre la présence fasciste et la xénophobie ambiante :
« Le fascisme c’est la gangrène, on l’élimine ou on en crève »
« Alerta, Alerta, Antifascista ! »
"Pas de fachos dans les quartiers,
pas de quartier pour les fachos"
Après quelques prises de paroles les groupes se dispersent vers 16h, certains prenant le métro ou rejoignant la Guillotière, alors qu’un groupe de quelques centaines repart en cortège en direction des pentes de la Croix-Rousse. Quelques voitures et fourgonnettes de police ont suivi le déplacement à distance, cette dernière semblant s’habituer à ce que les libertaires rentrent de manifestation en cortèges sauvages, tant mieux.
Pendant ce temps les fachos, partis de leur rassemblement, remontent les rues en direction de la Croix-Rousse, dans l’idée de casser de l’antifasciste et probablement d’investir ce quartier symbolique de la résistance. Un groupe d’antifascistes sans connaitre ce mouvement se sont dirigés vers St Jean : la rencontre a lieu au milieu du pont qui enjambe la Saône entre St Paul et Terreaux. Affrontement bref mais violent, puisque la police s’y jette immédiatement, coinçant une partie des antifascistes entre eux et les fachos. Quatre de nos camarades ont été arrêtés à cette occasion , la mobilisation s’organise pour les soutenir.
Explosion de violence raciste à St Jean !
Repoussés dans le Vieux Lyon, les identitaires et autres néo-nazis, énervés, se mettent à y casser les devantures des kebabs et autres commerces tenus -ou supposés être tenus - par des immigrés. Plusieurs personnes ont été agressées. Ce déchainement ouvertement raciste, digne d’un progrom, ne semble pour l’instant pas être diffusé dans la presse. La police interviendra dans la foulée, interpellant plusieurs dizaines de nervis d’extrême-droite (de 50 à 80 selon les sources).
Le masque de communication des identitaires est donc bien tombé aujourd’hui, malgré leurs ballons rose bonbons, puisque leurs troupes ont montré leur visage xénophobe, violent et viriliste.
Si c’est une réussite pour une manifestation antifasciste de réunir un bon millier de personnes, sous la pluie battante, la gravité des faits dénoncés depuis des mois par les différents collectifs devrait déclencher une mobilisation plus grande. Le racisme d’une telle marche des cochons aurait dû mobiliser une partie beaucoup plus importante de la population lyonnaise, pour faire comprendre que Lyon est et restera une ville de la diversité
La pression de la préfecture et de la presse locale toute la semaine sur la manifestation antifasciste et antiraciste, la faisant passer pour une simple et bête mobilisation à l’extrême opposé a quand même, malgré la peur des violences, réussit à mobiliser. Mais cette mobilisation doit maintenant, à la vue surtout des violences dans les rues de St Jean, après celles dont les militants de gauche ont été les victimes ces derniers mois, alerter l’ensemble des lyonnais-e-s sur le danger que font peser ces groupes sur notre ville.
D’autres formes de luttes restent à penser pour que ces violences ne se reproduisent jamais, pour que ces appels racistes cessent, pour que les habitant-e-s proches des locaux néo-fascistes ne subissent pas la loi du silence face à ce climat délétère.
Ce combat, s’il est celui des « antifascistes », est aussi celui de toutes les personnes visées par cette politique de la haine et de toutes les personnes qui la refusent.
Organisez-vous, organisons-nous !
A Lyon le racisme ne passera pas !
Petite revue de presse du jour
Reportage France info
Le progrès :
Manifestation de groupuscules d’extrême droite à Lyon : 80 personnes interpellées (photo de salut nazi en prime)
l’extrême-droite radicale sème la panique dans Saint-Jean
Une contre manifestation… à gauche toute
Lyon Capitale : Extrême droite/gauche : des débordements malgré des mobilisations très cadrées
Lyoninfo : La manif contre l’« islamisation » suivie d’échauffourées
Reportage de France 3
Notes
[1] Voir notamment l’analyse proposé sur le site REFLEXes[2] Cet aspect est visible à travers la mobilisation de groupes identitaires de toute la France - des bus de Bretagne, Nice, etc. - mais aussi par la venue de représentants de groupes xénophobes étrangers, comme l’English Defense League
[3] La traboule des identitaires dans le vieux lyon, montée du Change, et le local des néo-nazis à Gerland, impasse de l’Asphalte
[4] monument érigé à la mémoire des cinq résistants assassinés par les Allemands le 27 juillet 1944, en représaille à l’explosion organisée par la Résistance au café le Moulin à Vent la nuit précédente. Les cinq hommes n’étaient pas les responsables de l’attentat. Ils se nomment Albert Chambonnet, Gilbert Dru, Léon Pfeffer, René Bernard, Francis Chirat.
source:
http://rebellyon.info/A-Lyon-dans-la-rue-et-sous-la.html
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