Le 14 mai prochain devrait avoir lieu à Lyon la "Marche des cochons" . Manifestation appelée et organisée par le groupe jeune de la mouvance identitaire lyonnaise "Rebeyne !". Prétendant surfer sur le "buzz" internet de leur "occupation" du "Quick hallal" de Villeurbanne courant 2010 [1], la mouvance identitaire veut transformer l’essai. Assurément pour eux cette manifestation a une importance nationale, et pour s’en assurer il suffit de voir la communication faite autour de l’évènement : des bus affrêtés de Bretagne, de Paris et Nice, et 500 masques porcins prévus pour l’occasion. Après la manifestation parisienne sous l’étiquette "Une Autre Jeunesse", les identitaires veulent faire mieux et le choix de Lyon n’est pas anodin. Par ailleurs l’appel se veut plus large que la simple famille identitaire et nationaliste : une main tendue aux artisans, aux laïcs xénophobes et aux protecteurs des animaux gravitant autour de la Fondation Brigitte Bardot et de la campagne contre l’ "Abattage Rituel". Ce sera un test de plus pour les identitaires : sont-ils capables de rassembler sur leurs positions au delà de la famille nationaliste et de leurs propres réseaux ?
Identitaires = ethno-différencialistes pour une Europe blanche
Dans le corpus de pensée élaboré depuis les années 1970 par la "Nouvelle Droite" [2], un des principaux concepts est celui de l’ethno-différencialisme. Il ne s’agit plus de catégoriser des groupes humains sur des bases biologico-morphologiques et d’en faire une hiérarchie (racisme et racialisme) mais de les appréhender sur des bases ethno-culturelles et sociales. Derrière le maniement du concept complexe, vague et large "d’identité", se camoufle la revendication d’une homogénéité ethno-culturelle, autrement dit d’une France, et dans l’optique pan-européenne de cette mouvance, d’une Europe blanche, païenne et chrétienne. On peut noter là une différence avec la pensée "originelle" gréciste qui critiquait l’hégémonie culturelle et spirituelle chrétienne au détriment des cultures et spiritualités païennes (celtes ou scandinaves par exemple) [3]Pour les identitaires, le combat contre l’Islam est un combat contre les musulmans, ni plus ni moins. Le paradigme politique actuel leur laisse un espace politique potentiel conséquent. La droite parlementaire en reprenant à son compte les thèmes "d’identité nationale" et de "la place de l’Islam", par effet de miroir, ne fait que donner du crédit et une certaine légitimité aux thèses et analyses développées depuis 20 ans par les différentes chapelles de la droite nationaliste. L’ "hégémonie culturelle" [4] dans la pensée politique de la "Nouvelle Droite" semble finir par avoir fonctionné, puisque son but a toujours été d’amener la droite gaulliste et libérale à épouser ses thématiques, par l’intermédiaire de "boutiques" communes comme le Club de l’Horloge [5]. Le Club de l’Horloge ayant eu à Lyon jusque dans les années quatre-vingt-dix une audience allant du Front National aux milieux barristes en passant par le Parti Républicain, et à un moindre niveau l’UDF.
Pour les Identitaires, il ne s’agit plus de critiquer le métissage à cause du sous-entendu raciste qu’il induit, mais de lutter contre le multiculturalisme censé provoquer le délitement des "identités". C’est par cette pirouette dialectique que cette droite radicale entend se défendre de toute pensée raciste ("100% identité, 0% racisme"), le mélange des cultures et des peuples conduisant à terme à une disparition de certaines au profit des autres ou à une homogénéisation considérée comme mortifère. Pour que la diversité des cultures et des identités reste possible, il faut construire des murs et des miradors entre elles : chaque terre a son peuple, chaque peuple a sa terre. Pour argumenter sur cette disparition des identités (régionales, nationales et continentales), le musulman tient le rôle de l’envahisseur, qui impose son culte et sa culture. Ici Novopress, pseudo "agence d’information indépendante" a pour mission de relever au quotidien tous les faits divers permettant de mettre à jour la guerre civilisationnelle en cours. Peu importe que tous les faits divers n’aient pas de liens tangibles entre eux, le seul fait que ceux sélectionnés dans l’actualité locale ou nationale concernent des musulmans, des personnes issues de l’immigration ou d’origine magrébine, sert de preuve en soi du péril qui nous guetterait. Les méchants musulmans et maghrébins (traduire "les Arabes") d’un côté et les gentils Français (traduire "blancs et non musulmans") de l’autre. Pour autant coller l’étiquette de "fascistes" aux identitaires est une approximation politique. D’une part, le mot est galvaudé et utilisé à tort et à travers et surtout il ne rend pas compte de la stratégie pernicieuse de la doctrine identitaire. Cela n’empêche pas qu’individuellement certains identitaires restent inspirés par les doctrines fascistes et néo-fascistes italiennes comme le montre les connexions entre une partie des identitaires français et les néo-fascistes de Casapound.
Développement local et métapolitique
La stratégie identitaire construite depuis 2003 s’axe sur plusieurs aspects. D’une part faire parler d’elle par des "hapenning", des coups médiatiques ou des "buzz"sur la toile comme l’organisation de l’ "apéro rosette pinard" . Ensuite, développer localement plusieurs façades associatives sur des thématiques sociales, culturelles et régionalistes. Enfin, et c’est le dernier objectif, porter une voix au niveau national en profitant de la médiatisation autour de la campagne présidentielle. C’est le concept de "métapolitique" développé par le GRECE et la "Nouvelle Droite" depuis la fin des années 1960. C’est évidemment un défi que s’est lancé cette mouvance, et on peut légitimement douter qu’eux-même pensent en tirer un résultat dans les urnes, le but n’étant pas là. Le Bloc Identitaire, principale organisation adulte de la mouvance du même nom, [6], entend très certainement prendre une place dans le champ politique à droite du Front National, en caressant le rêve d’acquérir suffisamment de poids pour pouvoir, au moins localement, négocier des accords électoraux en vu d’élections locales. Cette dynamique est déjà enclenchée dans les villes de Nice et d’Orange [7] où leur implantation n’est pas anodine. Dans l’optique "métapolitique" reprise de la pensée de la "Nouvelle Droite", les identitaires construisent depuis leur création une stratégie de développement local d’une part et "d’agitation" culturelle et sociale à travers toute une galaxie d’ "associations" plus ou moins fictives dans le sens où l’on retrouve souvent les mêmes personnes aux commandes.
A Lyon les identitaires travaillent depuis plusieurs années à développer leur réseau local et à s’implanter "culturellement". Du côté culturel stricto sensu, après la courte expérience du "label" identitaire lyonnais Voraces productions [8] (créé en son temps par Gérald Pichon alias Franck Lancier, monté à Paris depuis 2009), ils se sont recentrés sur le localisme culturel à travers l’association Les Petits Lyonnais (appelé aussi Culture Lyon) qui organise depuis trois ans une montée aux flambeaux à Fourvière à l’occasion du 8 décembre , en développant tout un discours se voulant populaire et critiquant la folklorisation au profit du tourisme et du commerce.
Le porte parole de l’asso "Les Petits Lyonnais"
L’étape la plus récemment franchie est l’ouverture d’un local, du nom convenu mais qui fait tellement "gone", La Traboule, situé dans le quartier Saint-Jean, à deux pas de la Place du Change [9]. Bien qu’officialisé seulement le 13 avril dernier, les identitaires prétendent que son ouverture publique remonte au mois d’octobre 2010, ce qui est un mensonge ridicule alors qu’il y a encore quelques semaines, il était en pleins travaux. Peut-être confondent-ils les débats privés du Cercle de Précy (énième étiquette locale pour un groupe organisant des débats politico-théoriques) avec le "public" ? Plus anecdotique, et très certainement créé pour toucher un public jeune ainsi que les milieux indépendants et hooligans, les identitaires lyonnais ont mis sur pied le "club" de sports de combat Lugdunum Torgnole.
15
Septembre 2010 à Lyon : Rassemblement en soutien à "Papy Gallinier" organisé par le Bloc Identitaire Lyon, en présence de Fabrice Robert (en costard de profil sur la gauche de la photo) et de Renaud Mannheim leader de Lyon Dissident (sur la droite du cliché avec sa casquette et ses lunettes)
On peut supposer que la prochaine étape sera la présentation par le Bloc Identitaire Lyonnais d’une liste pour les élections municipales de 2014, La Traboule faisant office de local de campagne. Les encouragements à l’implantation locale sur le modèle de ce qui s’est fait à Nice permettent aux identitaires de voir plus "grand", en tentant de jouer de tout leur poid dans le champ politique d’une grande agglomération. La difficulté pour eux sera très certainement l’opposition au Front National local, tenu par les troupes de Bruno Gollnisch et l’Oeuvre Française, qui correspondent mieux aux tendances catholiques traditionalistes et intégristes très présentes entre Rhône et Saône depuis toujours. Lyon a longtemps été une ville très catholique et le paganisme des nationalistes-révolutionnaires ou des grécistes n’a jamais eu forte audience. De plus la structure militante lyonnaise est plutôt faible, bien qu’ils se targuent de compter sur une cinquantaine de militants actifs, les identitaires sont menés par un noyau dur de 10 à 15 personnes, comme c’est le cas depuis leur création. Le cercle de sympathisants s’est élargi mais reste volatile, en témoigne notamment les (plus) jeunes et les hooligans qui se sont depuis plusieurs mois rapprochés de la mouvance néo-nazie.
Le 14 mai prochain : exposition porcine
À la différence de celle de Paris, on peut s’attendre à ce que les rangs de la manifestation soient composés d’autres chapelles de la droite nationaliste, et notamment des milieux radicaux de manière plus importante. Le potentiel local est non négligeable de ce côté. On peut s’attendre à ce que le "service d’ordre" ait ainsi pour tâche de tenir les rangs et d’éviter les dérapages. L’avantage des masques de cochons sera de pouvoir dissumuler les têtes d’os et d’éviter de renvoyer l’image d’une manifestation de crânes rasés caricaturaux.
L’influence qu’a prise la mouvance néo-nazie sur l’agglomération lyonnaise grâce aux "activités" du local Lyon Dissident / Bunker Korps Lyon peut être problématique pour la fine équipe de Rebeyne !. En effet, les camouflés du Blood & Honour Lugdunum, par les nombreux concerts dans leur local, drainent à eux depuis un peu plus d’un an tout ce que Lyon compte de jeunes racistes, xénophobes et apprentis nationalistes. Tous ces jeunes se contentent d’un folklore fasciste et radical sans grande pensée politique bien établie. C’est ainsi que l’on a pu en voir un certain nombre qui gravitaient autour de Rebeyne ! aller se blottir dans les bras tatoués des trentenaires de l’association Rock ’N’ Gones.
Les identitaires lyonnais depuis le début de la mobilisation contre le local Lyon Dissident s’en tiennent le plus éloigné possible et n’ont apporté aucun soutien officiel, niant toutes relations individuelles ou d’organisations. Même s’il est vrai qu’il n’y a pas de relations entre ces deux groupes, les connexions individuelles existent mais restes marginales et concernent surtout les moins de 25 ans. Certains leaders du BKL appellent leurs sympathisants à participer à la manifestation du 14 mai en prenant soin d’avoir une tenue vestimentaire passe-partout et de laisser les rangers à la maison. Que feront-ils le 14 mai ? Comment les identitaires géreront-ils leur présence et l’impact qu’elle pourrait avoir sur l’image qu’ils entendent donner d’eux-même et de leur évènement ? Pour conclure, la manifestation terroir (nous attendons avec impatience la campagne pour la défense de la quenelle au brochet...) promise par les identitaires lyonnais le 14 mai prochain sera l’occasion d’une démonstration de force nationaliste et xénophobe. En profitant des difficultés socio-économiques les identitaires entendent désigner l’ennenmi intérieur responsable de tous les maux : le musulman. Dans le contexte actuel, le travail leur est déjà savamment mâché, de la gauche sociale-démocrate à la droite néo-libérale conservatrice. Outre les contre-manifestations ou rassemblements qui pourront être organisés ce même jour, il est urgent pour les progressistes de renverser les bases même du débat politique.
NB : Cet article sera prochainement mis à jour, augmenté, complété, illustré, et publié dans un autre format.
Identitaires = ethno-différencialistes pour une Europe blanche
Dans le corpus de pensée élaboré depuis les années 1970 par la "Nouvelle Droite" [2], un des principaux concepts est celui de l’ethno-différencialisme. Il ne s’agit plus de catégoriser des groupes humains sur des bases biologico-morphologiques et d’en faire une hiérarchie (racisme et racialisme) mais de les appréhender sur des bases ethno-culturelles et sociales. Derrière le maniement du concept complexe, vague et large "d’identité", se camoufle la revendication d’une homogénéité ethno-culturelle, autrement dit d’une France, et dans l’optique pan-européenne de cette mouvance, d’une Europe blanche, païenne et chrétienne. On peut noter là une différence avec la pensée "originelle" gréciste qui critiquait l’hégémonie culturelle et spirituelle chrétienne au détriment des cultures et spiritualités païennes (celtes ou scandinaves par exemple) [3]Pour les identitaires, le combat contre l’Islam est un combat contre les musulmans, ni plus ni moins. Le paradigme politique actuel leur laisse un espace politique potentiel conséquent. La droite parlementaire en reprenant à son compte les thèmes "d’identité nationale" et de "la place de l’Islam", par effet de miroir, ne fait que donner du crédit et une certaine légitimité aux thèses et analyses développées depuis 20 ans par les différentes chapelles de la droite nationaliste. L’ "hégémonie culturelle" [4] dans la pensée politique de la "Nouvelle Droite" semble finir par avoir fonctionné, puisque son but a toujours été d’amener la droite gaulliste et libérale à épouser ses thématiques, par l’intermédiaire de "boutiques" communes comme le Club de l’Horloge [5]. Le Club de l’Horloge ayant eu à Lyon jusque dans les années quatre-vingt-dix une audience allant du Front National aux milieux barristes en passant par le Parti Républicain, et à un moindre niveau l’UDF.
Pour les Identitaires, il ne s’agit plus de critiquer le métissage à cause du sous-entendu raciste qu’il induit, mais de lutter contre le multiculturalisme censé provoquer le délitement des "identités". C’est par cette pirouette dialectique que cette droite radicale entend se défendre de toute pensée raciste ("100% identité, 0% racisme"), le mélange des cultures et des peuples conduisant à terme à une disparition de certaines au profit des autres ou à une homogénéisation considérée comme mortifère. Pour que la diversité des cultures et des identités reste possible, il faut construire des murs et des miradors entre elles : chaque terre a son peuple, chaque peuple a sa terre. Pour argumenter sur cette disparition des identités (régionales, nationales et continentales), le musulman tient le rôle de l’envahisseur, qui impose son culte et sa culture. Ici Novopress, pseudo "agence d’information indépendante" a pour mission de relever au quotidien tous les faits divers permettant de mettre à jour la guerre civilisationnelle en cours. Peu importe que tous les faits divers n’aient pas de liens tangibles entre eux, le seul fait que ceux sélectionnés dans l’actualité locale ou nationale concernent des musulmans, des personnes issues de l’immigration ou d’origine magrébine, sert de preuve en soi du péril qui nous guetterait. Les méchants musulmans et maghrébins (traduire "les Arabes") d’un côté et les gentils Français (traduire "blancs et non musulmans") de l’autre. Pour autant coller l’étiquette de "fascistes" aux identitaires est une approximation politique. D’une part, le mot est galvaudé et utilisé à tort et à travers et surtout il ne rend pas compte de la stratégie pernicieuse de la doctrine identitaire. Cela n’empêche pas qu’individuellement certains identitaires restent inspirés par les doctrines fascistes et néo-fascistes italiennes comme le montre les connexions entre une partie des identitaires français et les néo-fascistes de Casapound.
Développement local et métapolitique
La stratégie identitaire construite depuis 2003 s’axe sur plusieurs aspects. D’une part faire parler d’elle par des "hapenning", des coups médiatiques ou des "buzz"sur la toile comme l’organisation de l’ "apéro rosette pinard" . Ensuite, développer localement plusieurs façades associatives sur des thématiques sociales, culturelles et régionalistes. Enfin, et c’est le dernier objectif, porter une voix au niveau national en profitant de la médiatisation autour de la campagne présidentielle. C’est le concept de "métapolitique" développé par le GRECE et la "Nouvelle Droite" depuis la fin des années 1960. C’est évidemment un défi que s’est lancé cette mouvance, et on peut légitimement douter qu’eux-même pensent en tirer un résultat dans les urnes, le but n’étant pas là. Le Bloc Identitaire, principale organisation adulte de la mouvance du même nom, [6], entend très certainement prendre une place dans le champ politique à droite du Front National, en caressant le rêve d’acquérir suffisamment de poids pour pouvoir, au moins localement, négocier des accords électoraux en vu d’élections locales. Cette dynamique est déjà enclenchée dans les villes de Nice et d’Orange [7] où leur implantation n’est pas anodine. Dans l’optique "métapolitique" reprise de la pensée de la "Nouvelle Droite", les identitaires construisent depuis leur création une stratégie de développement local d’une part et "d’agitation" culturelle et sociale à travers toute une galaxie d’ "associations" plus ou moins fictives dans le sens où l’on retrouve souvent les mêmes personnes aux commandes.
A Lyon les identitaires travaillent depuis plusieurs années à développer leur réseau local et à s’implanter "culturellement". Du côté culturel stricto sensu, après la courte expérience du "label" identitaire lyonnais Voraces productions [8] (créé en son temps par Gérald Pichon alias Franck Lancier, monté à Paris depuis 2009), ils se sont recentrés sur le localisme culturel à travers l’association Les Petits Lyonnais (appelé aussi Culture Lyon) qui organise depuis trois ans une montée aux flambeaux à Fourvière à l’occasion du 8 décembre , en développant tout un discours se voulant populaire et critiquant la folklorisation au profit du tourisme et du commerce.
Le porte parole de l’asso "Les Petits Lyonnais"
L’étape la plus récemment franchie est l’ouverture d’un local, du nom convenu mais qui fait tellement "gone", La Traboule, situé dans le quartier Saint-Jean, à deux pas de la Place du Change [9]. Bien qu’officialisé seulement le 13 avril dernier, les identitaires prétendent que son ouverture publique remonte au mois d’octobre 2010, ce qui est un mensonge ridicule alors qu’il y a encore quelques semaines, il était en pleins travaux. Peut-être confondent-ils les débats privés du Cercle de Précy (énième étiquette locale pour un groupe organisant des débats politico-théoriques) avec le "public" ? Plus anecdotique, et très certainement créé pour toucher un public jeune ainsi que les milieux indépendants et hooligans, les identitaires lyonnais ont mis sur pied le "club" de sports de combat Lugdunum Torgnole.
15
Septembre 2010 à Lyon : Rassemblement en soutien à "Papy Gallinier" organisé par le Bloc Identitaire Lyon, en présence de Fabrice Robert (en costard de profil sur la gauche de la photo) et de Renaud Mannheim leader de Lyon Dissident (sur la droite du cliché avec sa casquette et ses lunettes)
On peut supposer que la prochaine étape sera la présentation par le Bloc Identitaire Lyonnais d’une liste pour les élections municipales de 2014, La Traboule faisant office de local de campagne. Les encouragements à l’implantation locale sur le modèle de ce qui s’est fait à Nice permettent aux identitaires de voir plus "grand", en tentant de jouer de tout leur poid dans le champ politique d’une grande agglomération. La difficulté pour eux sera très certainement l’opposition au Front National local, tenu par les troupes de Bruno Gollnisch et l’Oeuvre Française, qui correspondent mieux aux tendances catholiques traditionalistes et intégristes très présentes entre Rhône et Saône depuis toujours. Lyon a longtemps été une ville très catholique et le paganisme des nationalistes-révolutionnaires ou des grécistes n’a jamais eu forte audience. De plus la structure militante lyonnaise est plutôt faible, bien qu’ils se targuent de compter sur une cinquantaine de militants actifs, les identitaires sont menés par un noyau dur de 10 à 15 personnes, comme c’est le cas depuis leur création. Le cercle de sympathisants s’est élargi mais reste volatile, en témoigne notamment les (plus) jeunes et les hooligans qui se sont depuis plusieurs mois rapprochés de la mouvance néo-nazie.
Le 14 mai prochain : exposition porcine
À la différence de celle de Paris, on peut s’attendre à ce que les rangs de la manifestation soient composés d’autres chapelles de la droite nationaliste, et notamment des milieux radicaux de manière plus importante. Le potentiel local est non négligeable de ce côté. On peut s’attendre à ce que le "service d’ordre" ait ainsi pour tâche de tenir les rangs et d’éviter les dérapages. L’avantage des masques de cochons sera de pouvoir dissumuler les têtes d’os et d’éviter de renvoyer l’image d’une manifestation de crânes rasés caricaturaux.
L’influence qu’a prise la mouvance néo-nazie sur l’agglomération lyonnaise grâce aux "activités" du local Lyon Dissident / Bunker Korps Lyon peut être problématique pour la fine équipe de Rebeyne !. En effet, les camouflés du Blood & Honour Lugdunum, par les nombreux concerts dans leur local, drainent à eux depuis un peu plus d’un an tout ce que Lyon compte de jeunes racistes, xénophobes et apprentis nationalistes. Tous ces jeunes se contentent d’un folklore fasciste et radical sans grande pensée politique bien établie. C’est ainsi que l’on a pu en voir un certain nombre qui gravitaient autour de Rebeyne ! aller se blottir dans les bras tatoués des trentenaires de l’association Rock ’N’ Gones.
Les identitaires lyonnais depuis le début de la mobilisation contre le local Lyon Dissident s’en tiennent le plus éloigné possible et n’ont apporté aucun soutien officiel, niant toutes relations individuelles ou d’organisations. Même s’il est vrai qu’il n’y a pas de relations entre ces deux groupes, les connexions individuelles existent mais restes marginales et concernent surtout les moins de 25 ans. Certains leaders du BKL appellent leurs sympathisants à participer à la manifestation du 14 mai en prenant soin d’avoir une tenue vestimentaire passe-partout et de laisser les rangers à la maison. Que feront-ils le 14 mai ? Comment les identitaires géreront-ils leur présence et l’impact qu’elle pourrait avoir sur l’image qu’ils entendent donner d’eux-même et de leur évènement ? Pour conclure, la manifestation terroir (nous attendons avec impatience la campagne pour la défense de la quenelle au brochet...) promise par les identitaires lyonnais le 14 mai prochain sera l’occasion d’une démonstration de force nationaliste et xénophobe. En profitant des difficultés socio-économiques les identitaires entendent désigner l’ennenmi intérieur responsable de tous les maux : le musulman. Dans le contexte actuel, le travail leur est déjà savamment mâché, de la gauche sociale-démocrate à la droite néo-libérale conservatrice. Outre les contre-manifestations ou rassemblements qui pourront être organisés ce même jour, il est urgent pour les progressistes de renverser les bases même du débat politique.
NB : Cet article sera prochainement mis à jour, augmenté, complété, illustré, et publié dans un autre format.
[1] http://rebellyon.info/Polemiques-a-... et aussi http://www.lyoncapitale.fr/lyoncapi...
[2] La "Nouvelle Droite" désigne un courant politique et idéologique représenté par deux organisations : le Groupement de Recherche et d’Etudes pour la Civilisation Européenne (GRECE) fondé le 17 janvier 1969 et le Culb de l’Horloge apparu en 1974.
[3] "[...] la christianisation de l’Europe fut l’évènement le plus désastreux de toute l’histoire advenue à ce jour, la catastrophe au sens propre du terme." Alain de Benoist, principal animateur et idéologue de cette mouvance.
[4] Pour la "Nouvelle Droite", la prise du pouvoir politique, qui reste l’objectif, passe par la conquête du pouvoir culturel et le combat des idées. En d’autres termes, arriver à imposer ses thématiques et ses analyses comme bases de débat.
[5] Ce "club" développe une idéologie libérale, nationale et autoritaire ayant avant tout pour vocation l’entrisme dans la haute administration : "Ce dont nous avons besoin, c’est d’hommes influents ayant leur place dans les sphères de décision d’aujourd’hui et plus encore dans celles de demain" Nouvelle Ecole n° 9 (revue proche du GRECE).
[6] La mouvance identitaire désigne plusieurs organisations politiques qui s’en réclament comme Terre & Peuple ou la Nouvelle Droite Populaire.
[7] Dont le Maire, Jacques Bompard, est président de la Ligue du Sud.
[8] 3 concerts organisés entre 2006 et 2007 dans une salle louée à un particulier sur la commune de Planaise non loin de l’aéroport Saint-Exupéry.
[9] Ironie de l’histoire, le GRECE lyonnais, en prenant au fil des décennies des noms différents (Cercle Europe, Cercle Galilée ou Cercle Henri Vincenot) a toujours été domicilié au 3 place du Change dans le 5e arrond de Lyon.
Source:
http://www.rezocitoyen.fr
http://reflexes.samizdat.net/spip.php?article474
[2] La "Nouvelle Droite" désigne un courant politique et idéologique représenté par deux organisations : le Groupement de Recherche et d’Etudes pour la Civilisation Européenne (GRECE) fondé le 17 janvier 1969 et le Culb de l’Horloge apparu en 1974.
[3] "[...] la christianisation de l’Europe fut l’évènement le plus désastreux de toute l’histoire advenue à ce jour, la catastrophe au sens propre du terme." Alain de Benoist, principal animateur et idéologue de cette mouvance.
[4] Pour la "Nouvelle Droite", la prise du pouvoir politique, qui reste l’objectif, passe par la conquête du pouvoir culturel et le combat des idées. En d’autres termes, arriver à imposer ses thématiques et ses analyses comme bases de débat.
[5] Ce "club" développe une idéologie libérale, nationale et autoritaire ayant avant tout pour vocation l’entrisme dans la haute administration : "Ce dont nous avons besoin, c’est d’hommes influents ayant leur place dans les sphères de décision d’aujourd’hui et plus encore dans celles de demain" Nouvelle Ecole n° 9 (revue proche du GRECE).
[6] La mouvance identitaire désigne plusieurs organisations politiques qui s’en réclament comme Terre & Peuple ou la Nouvelle Droite Populaire.
[7] Dont le Maire, Jacques Bompard, est président de la Ligue du Sud.
[8] 3 concerts organisés entre 2006 et 2007 dans une salle louée à un particulier sur la commune de Planaise non loin de l’aéroport Saint-Exupéry.
[9] Ironie de l’histoire, le GRECE lyonnais, en prenant au fil des décennies des noms différents (Cercle Europe, Cercle Galilée ou Cercle Henri Vincenot) a toujours été domicilié au 3 place du Change dans le 5e arrond de Lyon.
Source:
http://www.rezocitoyen.fr
http://reflexes.samizdat.net/spip.php?article474
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