Pour lutter contre ce que Laurent Wauquiez appelle, sur la base d'un diagnostic sciemment faussé, «le cancer de la société française», il existe trois solutions.
1. AUGMENTER LES SALAIRES ET CRÉER DES EMPLOIS
Contrairement à ce que prétend Laurent Wauquiez, ce ne sont pas les aides sociales qui sont trop élevées (elles permettent à peine de survivre !) : c'est le travail — enfin, l'emploi — qui, outre le fait qu'il se raréfie, ne paie plus.
Avec ses 20% de Smicards, la France est la championne des rémunérations au minimum légal et le pays d'Europe où la distribution des salaires est la plus concentrée vers le bas de l'échelle. La moitié de nos salariés gagne moins de 1.600 € nets par mois [1] et le quart, moins de 750 €. Ce qui est plutôt remarquable, c'est qu'autant de personnes acceptent de s'échiner pour si peu ! Laurent Wauquiez en est tout à fait conscient, et il joue là-dessus pour liguer les travailleurs pauvres contre les miséreux.
Autre plaie purulente : la dégradation de l'emploi, en quantité comme en qualité. Sévissant depuis trois décennies — c'est-à-dire depuis que le capitalisme a commencé sa mue et s'est «financiarisé» —, le chômage de masse fait des ravages, privant au bas mot et de manière récurrente 10% de notre population active du moyen le plus normé de subvenir à ses besoins, tandis que la précarisation de l'emploi devient structurelle : 80% des offres actuellement disponibles concernent des jobs précaires ou indignes, l'intérim est le premier employeur privé de France, et 18% de nos salariés travaillent à temps partiel. D'où, pour des millions de Français, l'impossibilité d'échapper à cet «assistanat» tant décrié [2] où les cas de fraude relèvent davantage de la survie que de la rapacité.
Le serpent finit par se mordre la queue, puisque les conséquence du chômage et de la précarité sont non seulement l'appauvrissement des populations concernées — ce qui a une incidence sur notre PIB, essentiellement tiré par la demande intérieure —, mais la mise en danger de notre protection sociale, ses recettes provenant exclusivement des revenus du travail. En clair : on scie la branche !
Il est donc évident que, pour booster la croissance et sauver la Sécu ou l'Unedic, il faut non seulement augmenter les salaires mais créer des emplois. Et cela est tout à fait possible : il suffit d'avoir le courage de relocaliser nos activités, de stimuler l'innovation et, surtout, reconfigurer le partage de la valeur ajoutée. En effet, celui-ci a été modifié depuis les années 80 : la part des salaires dans le PIB a reculé de 10 points en faveur des profits, non pour investir davantage mais pour enrichir toujours plus le pouvoir actionnarial, au détriment des salariés et de l'emploi.
Le système économique dans lequel nous nous enfonçons est incapable de relever le défi : bien au contraire, il se nourrit de ces fléaux et en fustige les victimes pour mieux le perpétuer, détournant ainsi l'opinion publique de son impéritie. Tant que ses gardiens — dont, en France, Laurent Wauquiez fait modestement partie — veilleront au grain, les salaires resteront bas et la précarité continuera à gagner du terrain; les alinéas 5 et 11 du Préambule de notre Constitution ainsi que les articles 4, 23 et 25 de la Déclaration universelle des Droits de l'homme seront bafoués.
Pour mettre à bas ce système failli, il faudrait une révolution d'ampleur. Cette première solution est donc inenvisageable dans l'immédiat.
2. INSTAURER UN REVENU UNIVERSEL
Admettons que l'emploi continue à tomber en miettes et à s'amenuiser, tant il est vrai que le progrès techn(olog)ique, sensé nous faciliter le travail, vise à remplacer les humains par des machines. En quelques décennies, notre productivité a décuplé tout en ayant recours, proportionnellement, à une main d'œuvre de plus en plus réduite : or, c'est l'activité salariée qui finance la protection sociale tandis que les machines sont, elles, exemptées de cotisations.
Ces progrès ont aussi contribué à faire reculer la mortalité et augmenter notre espérance de vie. Or, malgré cette évolution qui devrait être considérée comme un bienfait, la «valeur travail» — archaïsme bêtement légitimé par «l'emploi» moribond — demeure le pilier de notre société, excluant ainsi de la norme et des richesses créées des millions d'actifs dont on estime n'avoir plus besoin. Non seulement ces personnes sont condamnées à croupir dans la pauvreté mais, de surcroît, stigmatisées tandis que l'heure de la retraite, elle aussi jugée problématique par nos dirigeants, s'éloigne...
Que faire de tous ces individus «en trop» ? Une première idée — d'inspiration humaniste — est en train d'émerger, partant du constat que la richesse abonde et qu'il faut, dans l'intérêt de tous, modifier en profondeur l'organisation de sa distribution : il s'agit du revenu universel (versé à tous) et inconditionnel (exempté de tout contrôle social), procurant à chacun autonomie et liberté de choix. Un concept qui renoue avec nos textes fondateurs.
Selon l'économiste Bernard Friot, pour en finir avec le chômage, l'assistanat et la pauvreté, il faut en finir avec l'emploi. «L'emploi est une institution mortifère qui exclut une partie de la population du travail, et qui empêche l'autre de bien travailler. (…) L'emploi fait de nous des "demandeurs". (…) Si on supprime l'emploi, on supprime le chômage», dit-il. Après avoir drastiquement rétabli le partage de la valeur ajouté en faveur du salariat, il propose un «salaire à vie» géré par la Sécurité sociale. Sur cette base, libre à chacun d'exercer son activité.
Selon feu l'économiste Jacques Marseille, il faut abolir le vieux dogme instituant «que tout homme est obligé de travailler pour avoir le droit de vivre», sortir de l'aliénation salariale et faire confiance aux individus. Il propose une «allocation universelle» cumulable avec des revenus d'activité et financée par la fusion de dispositifs déjà existants.
Selon l'économiste Yoland Bresson, tout échange de temps, peu importe sa forme, est créateur de richesse et participe à la production de la richesse commune. Parce qu'on existe et qu'on est partie intégrante d'une communauté, donc source d'une multiplicité d'échanges, on doit bénéficier d'une part de cette richesse. Il propose un «revenu d'existence» introduit de manière progressive et géré par un organisme financier national, lui aussi cumulable avec des revenus d'activité.
Ce ne sont que trois exemples : d'autres théories circulent. Dans tous les cas de figure, le financement ne pose aucun problème. Seules les modalités de mise en œuvre varient.
C'est un concept de bon sens, et il faudra y venir. Sinon, il reste une troisième solution...
3. INSTAURER LE «SUICIDE CITOYEN»
Que faire de tous ces individus «en trop» ? La seconde idée — très radicale — ne s'encombre pas d'hypocrisie. Si elle était adoptée, elle s'avérerait très efficace. Nous l'avions déjà suggérée à Patrick Buisson (qui voulait «réhabiliter le travail» et «lutter contre l'assistanat» en réservant le RSA «aux Français qui ont un travail») et à Xavier Bertrand (qui veut faire baisser le taux de chômage coûte que coûte). Nous la soumettons aujourd'hui à Laurent Wauquiez, encombré par tous ces «cancéreux»...
Pour en finir avec l'«assistanat», nous proposons à Laurent Wauquiez de se rapprocher de Roselyne Bachelot et Xavier Bertrand, en alliance avec de grands laboratoires pharmaceutiques, afin d'élaborer une pilule magique qui serait délivrée gratuitement à tous ces indésirables (chômeurs, RSAstes, basanés, handicapés, et pourquoi pas syndicalistes ou salariés dépressifs…).
Pour ne pas faire d'amalgame avec les méthodes d'un autre temps, cette pilule serait prescrite «sur la base du volontariat». Son effet serait doublement bénéfique, car qui n'a pas pensé à mettre fin à ses jours, accablé par l'échec, angoissé à l'idée de ne plus pouvoir payer son loyer et se retrouver à la rue ? Qui n'a pas songé qu'en finir dignement avec ce monde cruel serait préférable que de continuer à survivre avec 400 € par mois et le minimum vieillesse pour horizon ? Non seulement le «suicide citoyen» soulagerait définitivement toutes ces personnes condamnées à la mort sociale dans une lente agonie, mais permettrait de réaliser des économies immédiates !
A ceux qu'on a exclus du système et qui n'ont pas pu remonter dans le train de choisir : Ou tu continues à vivre dans la misère et la honte en grévant les finances publiques, ou tu te retires dignement et sans douleur, promis ! Et pour féliciter ceux qui, par ce geste empreint de civisme, auront décidé de ne plus rien coûter à la France, pourquoi ne pas imaginer une petite récompense, comme la prise en charge des frais d'incinération en partenariat avec Roc-Eclerc ? Au total, l'investissement serait moins onéreux que celui de la grippe A, et très rapidement amorti.
Allez, Monsieur Wauquiez, un peu de franchise et d'imagination, que diantre !
SH
[1] Pour expliquer ce phénomène, il faut faire le lien avec les allègements généraux dits «pour l'emploi», ces exonérations de cotisations sociales appliquées aux bas salaires de façon dégressive jusqu'à 1,6 Smic qui coûtent, chaque année, quelque 23 milliards d'euros à l'Etat. Deux remarques :
• Ces exonérations sont des trappes à bas salaires puisque, pour en bénéficier, les employeurs tendent à maintenir leurs rémunérations sous ce seuil.
• Les employeurs qui, bénéficiant de ces exonérations, persistent à se plaindre du «coût du travail» sont donc des menteurs.
Et, de manière générale, tous ceux qui nous disent que le «coût du travail» nuit à la compétitivité et aggrave nos déficits publics et sociaux sont des menteurs !
[2] Comble de l'hypocrisie : en créant, par exemple, la prime pour l'emploi (PPE) ou le RSA "activité", nos dirigeants ont implicitement reconnu que le travail ne paie pas. Une évidence qu'ils préfèrent taire. Sous couvert de «rendre le travail plus incitatif», ils ont recouru à ces nouveaux dispositifs d'assistance alors qu'ils les déplorent.
Source:
http://www.actuchomage.org/2011051015642/Social-economie-et-politique/comment-en-finir-avec-llassistanatr.html
1. AUGMENTER LES SALAIRES ET CRÉER DES EMPLOIS
Contrairement à ce que prétend Laurent Wauquiez, ce ne sont pas les aides sociales qui sont trop élevées (elles permettent à peine de survivre !) : c'est le travail — enfin, l'emploi — qui, outre le fait qu'il se raréfie, ne paie plus.
Avec ses 20% de Smicards, la France est la championne des rémunérations au minimum légal et le pays d'Europe où la distribution des salaires est la plus concentrée vers le bas de l'échelle. La moitié de nos salariés gagne moins de 1.600 € nets par mois [1] et le quart, moins de 750 €. Ce qui est plutôt remarquable, c'est qu'autant de personnes acceptent de s'échiner pour si peu ! Laurent Wauquiez en est tout à fait conscient, et il joue là-dessus pour liguer les travailleurs pauvres contre les miséreux.
Autre plaie purulente : la dégradation de l'emploi, en quantité comme en qualité. Sévissant depuis trois décennies — c'est-à-dire depuis que le capitalisme a commencé sa mue et s'est «financiarisé» —, le chômage de masse fait des ravages, privant au bas mot et de manière récurrente 10% de notre population active du moyen le plus normé de subvenir à ses besoins, tandis que la précarisation de l'emploi devient structurelle : 80% des offres actuellement disponibles concernent des jobs précaires ou indignes, l'intérim est le premier employeur privé de France, et 18% de nos salariés travaillent à temps partiel. D'où, pour des millions de Français, l'impossibilité d'échapper à cet «assistanat» tant décrié [2] où les cas de fraude relèvent davantage de la survie que de la rapacité.
Le serpent finit par se mordre la queue, puisque les conséquence du chômage et de la précarité sont non seulement l'appauvrissement des populations concernées — ce qui a une incidence sur notre PIB, essentiellement tiré par la demande intérieure —, mais la mise en danger de notre protection sociale, ses recettes provenant exclusivement des revenus du travail. En clair : on scie la branche !
Il est donc évident que, pour booster la croissance et sauver la Sécu ou l'Unedic, il faut non seulement augmenter les salaires mais créer des emplois. Et cela est tout à fait possible : il suffit d'avoir le courage de relocaliser nos activités, de stimuler l'innovation et, surtout, reconfigurer le partage de la valeur ajoutée. En effet, celui-ci a été modifié depuis les années 80 : la part des salaires dans le PIB a reculé de 10 points en faveur des profits, non pour investir davantage mais pour enrichir toujours plus le pouvoir actionnarial, au détriment des salariés et de l'emploi.
Le système économique dans lequel nous nous enfonçons est incapable de relever le défi : bien au contraire, il se nourrit de ces fléaux et en fustige les victimes pour mieux le perpétuer, détournant ainsi l'opinion publique de son impéritie. Tant que ses gardiens — dont, en France, Laurent Wauquiez fait modestement partie — veilleront au grain, les salaires resteront bas et la précarité continuera à gagner du terrain; les alinéas 5 et 11 du Préambule de notre Constitution ainsi que les articles 4, 23 et 25 de la Déclaration universelle des Droits de l'homme seront bafoués.
Pour mettre à bas ce système failli, il faudrait une révolution d'ampleur. Cette première solution est donc inenvisageable dans l'immédiat.
2. INSTAURER UN REVENU UNIVERSEL
Admettons que l'emploi continue à tomber en miettes et à s'amenuiser, tant il est vrai que le progrès techn(olog)ique, sensé nous faciliter le travail, vise à remplacer les humains par des machines. En quelques décennies, notre productivité a décuplé tout en ayant recours, proportionnellement, à une main d'œuvre de plus en plus réduite : or, c'est l'activité salariée qui finance la protection sociale tandis que les machines sont, elles, exemptées de cotisations.
Ces progrès ont aussi contribué à faire reculer la mortalité et augmenter notre espérance de vie. Or, malgré cette évolution qui devrait être considérée comme un bienfait, la «valeur travail» — archaïsme bêtement légitimé par «l'emploi» moribond — demeure le pilier de notre société, excluant ainsi de la norme et des richesses créées des millions d'actifs dont on estime n'avoir plus besoin. Non seulement ces personnes sont condamnées à croupir dans la pauvreté mais, de surcroît, stigmatisées tandis que l'heure de la retraite, elle aussi jugée problématique par nos dirigeants, s'éloigne...
Que faire de tous ces individus «en trop» ? Une première idée — d'inspiration humaniste — est en train d'émerger, partant du constat que la richesse abonde et qu'il faut, dans l'intérêt de tous, modifier en profondeur l'organisation de sa distribution : il s'agit du revenu universel (versé à tous) et inconditionnel (exempté de tout contrôle social), procurant à chacun autonomie et liberté de choix. Un concept qui renoue avec nos textes fondateurs.
Selon l'économiste Bernard Friot, pour en finir avec le chômage, l'assistanat et la pauvreté, il faut en finir avec l'emploi. «L'emploi est une institution mortifère qui exclut une partie de la population du travail, et qui empêche l'autre de bien travailler. (…) L'emploi fait de nous des "demandeurs". (…) Si on supprime l'emploi, on supprime le chômage», dit-il. Après avoir drastiquement rétabli le partage de la valeur ajouté en faveur du salariat, il propose un «salaire à vie» géré par la Sécurité sociale. Sur cette base, libre à chacun d'exercer son activité.
Selon feu l'économiste Jacques Marseille, il faut abolir le vieux dogme instituant «que tout homme est obligé de travailler pour avoir le droit de vivre», sortir de l'aliénation salariale et faire confiance aux individus. Il propose une «allocation universelle» cumulable avec des revenus d'activité et financée par la fusion de dispositifs déjà existants.
Selon l'économiste Yoland Bresson, tout échange de temps, peu importe sa forme, est créateur de richesse et participe à la production de la richesse commune. Parce qu'on existe et qu'on est partie intégrante d'une communauté, donc source d'une multiplicité d'échanges, on doit bénéficier d'une part de cette richesse. Il propose un «revenu d'existence» introduit de manière progressive et géré par un organisme financier national, lui aussi cumulable avec des revenus d'activité.
Ce ne sont que trois exemples : d'autres théories circulent. Dans tous les cas de figure, le financement ne pose aucun problème. Seules les modalités de mise en œuvre varient.
C'est un concept de bon sens, et il faudra y venir. Sinon, il reste une troisième solution...
3. INSTAURER LE «SUICIDE CITOYEN»
Que faire de tous ces individus «en trop» ? La seconde idée — très radicale — ne s'encombre pas d'hypocrisie. Si elle était adoptée, elle s'avérerait très efficace. Nous l'avions déjà suggérée à Patrick Buisson (qui voulait «réhabiliter le travail» et «lutter contre l'assistanat» en réservant le RSA «aux Français qui ont un travail») et à Xavier Bertrand (qui veut faire baisser le taux de chômage coûte que coûte). Nous la soumettons aujourd'hui à Laurent Wauquiez, encombré par tous ces «cancéreux»...
Pour en finir avec l'«assistanat», nous proposons à Laurent Wauquiez de se rapprocher de Roselyne Bachelot et Xavier Bertrand, en alliance avec de grands laboratoires pharmaceutiques, afin d'élaborer une pilule magique qui serait délivrée gratuitement à tous ces indésirables (chômeurs, RSAstes, basanés, handicapés, et pourquoi pas syndicalistes ou salariés dépressifs…).
Pour ne pas faire d'amalgame avec les méthodes d'un autre temps, cette pilule serait prescrite «sur la base du volontariat». Son effet serait doublement bénéfique, car qui n'a pas pensé à mettre fin à ses jours, accablé par l'échec, angoissé à l'idée de ne plus pouvoir payer son loyer et se retrouver à la rue ? Qui n'a pas songé qu'en finir dignement avec ce monde cruel serait préférable que de continuer à survivre avec 400 € par mois et le minimum vieillesse pour horizon ? Non seulement le «suicide citoyen» soulagerait définitivement toutes ces personnes condamnées à la mort sociale dans une lente agonie, mais permettrait de réaliser des économies immédiates !
A ceux qu'on a exclus du système et qui n'ont pas pu remonter dans le train de choisir : Ou tu continues à vivre dans la misère et la honte en grévant les finances publiques, ou tu te retires dignement et sans douleur, promis ! Et pour féliciter ceux qui, par ce geste empreint de civisme, auront décidé de ne plus rien coûter à la France, pourquoi ne pas imaginer une petite récompense, comme la prise en charge des frais d'incinération en partenariat avec Roc-Eclerc ? Au total, l'investissement serait moins onéreux que celui de la grippe A, et très rapidement amorti.
Allez, Monsieur Wauquiez, un peu de franchise et d'imagination, que diantre !
SH
[1] Pour expliquer ce phénomène, il faut faire le lien avec les allègements généraux dits «pour l'emploi», ces exonérations de cotisations sociales appliquées aux bas salaires de façon dégressive jusqu'à 1,6 Smic qui coûtent, chaque année, quelque 23 milliards d'euros à l'Etat. Deux remarques :
• Ces exonérations sont des trappes à bas salaires puisque, pour en bénéficier, les employeurs tendent à maintenir leurs rémunérations sous ce seuil.
• Les employeurs qui, bénéficiant de ces exonérations, persistent à se plaindre du «coût du travail» sont donc des menteurs.
Et, de manière générale, tous ceux qui nous disent que le «coût du travail» nuit à la compétitivité et aggrave nos déficits publics et sociaux sont des menteurs !
[2] Comble de l'hypocrisie : en créant, par exemple, la prime pour l'emploi (PPE) ou le RSA "activité", nos dirigeants ont implicitement reconnu que le travail ne paie pas. Une évidence qu'ils préfèrent taire. Sous couvert de «rendre le travail plus incitatif», ils ont recouru à ces nouveaux dispositifs d'assistance alors qu'ils les déplorent.
Source:
http://www.actuchomage.org/2011051015642/Social-economie-et-politique/comment-en-finir-avec-llassistanatr.html
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